Samedi 10 (10 avril 1875)

Cosima Wagner Journaux

Je pars à 9 heures trente ; R. m’attend à la gare; heureusement, il a bonne mine, bien qu’il me dise qu’il tombe malade quand ja m’en vais. Il a vu Sascha Ritter et lui a parlé, son fils va venir chez nous. Les filles de Clara Wolfram vont venir aussi.

Le soir, nous allons au théâtre où nous voyons la Genoveva de Schumann*. Nous sommes effrayés par la vulgarité et la grossièreté de cette œuvre ; R. se rappelle avoir donné à Schumann le conseil de faire voir á Siegfried les tableaux avant qu’il reçoive la lettre, mails Schumann avait refusé parce qu’il voulait que « la fin de cet acte produise son effet ». – – La musique est pleine de choses dignes de Meyerbeer, de Marschner (dans les mauvais moments) et même de Reissiger. Le début de l’ouverture est bon, mais le thème de l’allegro qui suit détruit immédiatement cette impression. C’est épouvantable. Et le public ! Il n’est attiré que par la vulgarité qu’il est satisfait de retrouver dans un ouvrage « classique » ! « Quand quelqu’un comme ça commence à devenir vulgaire ! », dit Richard. Il n’y a personne ici avec qui on puisse aborder ce sujet ! En outre, l’orchestre est très mal dirigé et l’effet est d’un ennui mortel. (J’envoie un télégramme à Loldi.)


[*] Opéra sur un texte de Hebbel et de Tieck, opus 81 composé en 1850.


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