Dimanche 28 (28 mars 1875)

Cosima Wagner Journaux

C’est Pâques ; j’envoie les enfants au temple, je dois à nouveau m’occuper de la lessive. Au petit déjeuner je pense que nous avons été délivrés presque sans avoir eu rien à faire d’une famille de sept personnes ; je dis à R. que décidément, nous avons une bonne étoile qui répare nos sottises, qui raccommode le tissu de la vie quand nous l’avons déchiré ; nous l’appelons notre « étoile-raccommodeuse » et nous rions beaucoup. R. a encore eu aujourd’hui un rêve comique. Il avait besoin de 4 000 thaler et les cherchait chez des Juifs ; l’un d’eux lui chantait, alors qu’ils traitaient de leur affaire, l’aria de la Dame Blanche et R. ne pouvait s’empêcher de remarquer : il a vraiment une bonne voix de ténor ! –

Le chef d’orchestre Levi nous envoie un télégramme annonçant une lettre, ce qui signifie qu’ils ne donneront pas Tristan à Munich, sans doute par crainte de sa présence. L’archiduc Victor[1] nous fait expliquer qu’il ne veut pas prendre un billet de souscription, mais une loge ; R. lui fait répondre que l’on n’entre pas dans son thèâtre pour de l’argent. Le soir nous avons quelques amis et le violoncelliste Fischer qui nous joue des sonates de Beethoven.


[1] L’archiduc Louis-Victor de la branche collatérale des Habsbourg.


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