R. se réveille en pleurant, il a rêvé que je le quittais parce qu’il avait fait preuve de mauvaise éducation, qu’ensuite je jouais les sonates à quatre mains de mon père; une dame apparaissait qui se moquait de R. qui lui donnait pour cette raison une bonne gifle, tandis que je restais malgré toutes ses prières inflexible et décidée à partir!… Nous faisons nos adieux à une heure; les petits pleurent beaucoup en se séparant des aînées; Fidi hurle véritablement. J’arrive avec elles à 10 heures à Dresde… Je suis d’humeur sombre, la route est dure. – – – Je m’inquiète pour R. – – – « On a parfois l’impression d’être tout à fait fou », dit-il en pensant à son entreprise. Je lui écris pour lui dire encore une fois mes remerciements pour l’amour et la bonté dont il a témoigné à l’égard des enfants pendant ces six années et je lui dis combien je souffre.
Jeudi 8 (8 avril 1875)
Cosima Wagner Journaux