Nous partons à 8 heures ; mon père nous accompagne à la gare. Les adieux sont tristes !… À Neuhäusel, une troupe de tsiganes jouent des danses, R. leur demande une czardas et ils nous en jouent une qui m’émeut beaucoup, cette ardeur sauvage, mélancolique et désolée, je ne peux m’empêcher de penser à mon père ; le ciel est gris. Je serais volontiers restée une journée à Pest auprès de mon père ; je ne l’ai pas dit, mais ce fut difficile.
À deux heures, nous sommes accueillis à Vienne par nos bons amis Standhartner. Davidsohn écrit pour proposer un concert à Berlin. Je réponds aus nom de R. en demandant des précisions. Nous aurons besoin de beaucoup d’argent, les gens de Karlsruhe excitent contre nous tous les orchestres de cour et semblent avoir amené celui de Schwerin á poser des exigences plus grandes.